Fishboy est un groupe indie pop au son éclectique embrassant aussi bien la lo-fi acoustique que la power pop pleine de panache. Mais c’est avant tout un combo qui sert de véhicule aux compositions loufoques de Eric Michener, un natif du Texas surnommé « fishboy » car il répondit à un défi consiatnt à manger un poisson vivant lors d’une excursion de son école.
Anecdotique, cet épisode en dit long sur l’excentricité qui préside à ses opus dont la plupart ont toujours une vague connotation conceptuelle (par exemple avec un titre aussi emblématique que Albatross : How We Failed to Save the Lone Star with the Power of Rock and Roll).
An Elephant est un autre de ces disques à thème où le groupe creuse la vie de Thomas Edison et Topsy, an éléphant que Edison a tué lors d’une expérience visant à démonter les dangers du courant alternatif. L’album nous offre ainsi un conte peuplé de pachydermes fantômes de fantasmes de revanche et de tristesse, le tout délivré avec une énergie et une implication dont Pete Townshend serait fier.
L’histoire est, en effet, narrée avec clarté et de manière débridée avec des guitares qui vocifèrent et une section rythmique qui se montre pleine de puissance. Les compositions sont, en outre, imbriquées les unes aux autres mais chacune d’elle pourrait être un « single » de qualité avec un talent pour écrire des mélodies qui accrochent et qui sonnent à la fois minimalistes et arborent des dimensions épiques (« Elephant in the Room » ou « Bury My Body »).
Certaines plages touchent même à l’universel avec un « Floating Away » qui raconte l’adieu de Topsy à la Terre de manière émouvante et sensible. Fishboy est ainsi capable d’alterner mélancolie et férocité avec la même crédibilité,An Elephant est, par conséquent, autre chose qu’un disque de pop rempli de riffs de plus mais un album avec lequel il serait bon de prendre le temps de s’attarder.
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