The Fireworks : si ce nom ne vous dit rien, c’est que vous ne vous intéressez probablement pas à la noisy pop britannique. Ces vingtenaires ont en effet sorti deux premiers quarante-cinq tours ultra prometteurs, et totalement sold out, en 2013, et nous délivrent enfin leur très attendu premier opus :Switch Me On.
Résolument adepte des compositions dont la durée est huit fois sur dix proche des deux minutes et trente secondes, le quatuor démarre sur les chapeaux de roue avec le très décapant With My Heart, déjà paru en face-b du simple Runaround. Efficace, addictif et somme toute assez représentatif du son de The Fireworks, cette plage d’ouverture constitue le baromètre de ce qui va attendre l’auditeur pendant les quarante minutes que dure l’album. Dès les premières notes de Runaround, la contamination se propage un peu plus. Le son sale et saturé produit par les Londoniens et sur lequel Emma Hall pose sa voix nous replonge dans les vapeurs des débuts de The Jesus and Mary Chain et de The Wedding Present. Il est certain que ce groupe a été biberonné au mouvement C86, de Primal Scream à The Pastels en passant par le célèbre label de Bristol Sarah Records. C’est en effet tout à fait perceptible sur le Field Mice-ien Let You Know qui apporte un tant soit peu d’oxygène avant une nouvelle tempête sonore qui s’annonce des plus dévastatrices.
La folle déferlante électrique débute avec Tightrope qui nous replonge dans l’esprit des brillantes premières compositions des irlandais de Ash (Kung Fu, Jack Names The Planets…) et s’atténuera légèrement six titres plus loin avec un Back To You un peu moins assourdissant que le petit quart d’heure sacrément bruyant des morceaux énumérés précédemment. Le semblant de relâchement ne dure toutefois pas plus de trois minutes. Le réveil des quatre anglais de Brighton sera une fois encore particulièrement dynamique et furieusement inspiré, avec notamment une mention spéciale à Final Sayet sa basse métallique qui dévaste tout sur son passage. Après cet exercice bruyantissime un peu fou mais surtout inspiré, The Fireworks tirent leur révérence avec In The Morning, sorte de retour à la normale après une nuit folle digne de celle de Griffin Dunne dans le classique de Martin Scorcese After hours. Cette composition démontre d’ailleurs tout le talent que possède ce tout jeune groupe en étant capable de débrancher les amplis pendant moins de trois minutes et réussir à séduire sans aucun artifice un public déjà pleinement converti à toutes ces noisy pop songs qui constituent l’essence même deSwitch Me On.
Bien sûr, on trouvera probablement d’inévitables détracteurs à cet album qui seront uniquement capables de retenir le côté un peu répétitif des chansons structurant ce disque. Néanmoins, la fraicheur, la spontanéité et l’audace priment sur ce petit défaut qui ne gâche en rien l’orgie sonore jouissive répandue dans la plupart des treize compositions. Le printemps n’est peut-être pas encore là, maisSwitch Me On apporte un sacré rayon de soleil dans la grisaille de ce mois de février 2015.
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