On pourrait qualifier Mind Brains de supergroupe dans la mesure où le line-up de ce combo d’Athens, Géorgie, comprend des membres d’autres groupes : Olivia Tremor Control, Marshmallow Coast, of Montreal, the Music Tapes, et plus…
Malgré ce pedigree impressionnant la musique de cet « debut album » éponyme n’aura rien d’ampoulé ou de déclamatoire. Le son, au contraire, nait sous forme de vague hallucinogènes, d’harrminies vocales qui se courbent et se distendent, d’éclairs de synthés en distorsion et de percussions vacillantes qui semblent venir d’une séquence onirique issue d’une peinture d’un Dalí nourri aux stupéfiants.
Autres images venant en tête, Queen alimenté par Quaaludes, les Beatles, période la plus acide, en mirage distant ; le tout formant une fête pour des sens qui seraient emplis de béatitude et de joie.
Mind Brains, comme se doit d’être tout effort psychédélique, est un travail collaboratif où se fait jour sa manière évidente une esthétique basée sur l’expérimentation et l’exploration soniques façon The Flaming Lips, mais aussi des bribes de tribalisme krautrock et de new wave à la Gary Numan.
Les freakouts seront charmants par moments (« Body Horror »), plus sinistres à d’autres (« Strange Remember »), liés tous ensemble par des interludes chargés d’effets sonores comme des bruits d’amplis ou des collages de guitares souvent à la limite du pastiche.
C’est une psychedelia faite de nappes et de textures, d’idées cérébrales et éthérées, flottantes et sans véritable suite logique en matière de direction. « Happy Stomp » créera un climat mystique en réitérant, tel un mantra, un seul accord et, bien qu’il soit le titre d’ouverture, il ne pourvoit aucune introduction à un disque fait de compositions lâches faites entre amis. C’est de cette manière qu’il a été conçu, c’est ainsi qu’il doit, par conséquent, être écouté.
[Link]